17H48

Il avait sa main posĂ©e sur la mienne, du plus loin que je me souvienne je sentais cette odeur romanesque de fraĂźcheur et d’écume que le vent me portait aux narines alors que mes yeux ne pouvaient qu’admirer l’aventure qui s’offrait Ă  mon corps tout juste dĂ©veloppĂ© dans ce rĂšgne qu’est la pubertĂ©. Il avait glissĂ© sa griffe, Ă  faible hauteur, Ă  demi-voix, lĂ  oĂč le bas pouvait ĂȘtre plus haut.

Un rien avait suffi pour que ma chair aussi fĂ©brile soit-elle, devienne une dure et imprĂ©visible tempĂȘte tumultueuse qu’il fallait secouer encore et davantage pour arriver Ă  une avalanche d’eaux visqueuses impossible Ă  arrĂȘter. Était-il prĂȘt Ă  mourir pour moi, car je le voulais violent et meurtrier, je le souhaitais sans peine et sans douceur certaine pour que je puisse m’oublier.

Il avait sa main posĂ©e sur la mienne, mais j’espĂ©rais que ses poings cachĂ©s derriĂšre ses caresses me soient fracassĂ©s contre le visage tout juste empli d’une fausse timiditĂ© humide. Je sentais cette odeur romanesque de fraĂźcheur et d’écume, mais l’effluve mĂ©tallique du sang me paraissait plus intĂ©ressant que cette fraĂźcheur automatique. Il avait glissĂ© sa griffe, Ă  faible hauteur, Ă  demi-voix, suffisamment bas pour que je devine une puissance immense, une partie de mon corps bien que d’habitude molle se retrouvait bĂ©tonnĂ©e, incassable et fortifiĂ©e d’hĂ©moglobine que je voulais coulante et glorifiĂ©e. Une draconienne et imprĂ©visible tempĂȘte tumultueuse venait d’imploser entre lui et moi, plus d’homme ou d’ĂȘtre, juste deux individus qui acceptent l’accentuation des veines qui enflent, plus d’humanitĂ© ou de personnalitĂ©, prĂ©cisĂ©ment deux humains endurcis des dĂ©sirs les plus profonds qui malgrĂ© l’enfouissement devenaient explosifs et emplis de rĂ©alitĂ©. 

Il fallait secouer encore et davantage, oublier le confort d’une vie et ne plus aller dans une habitude certaine, il nous Ă©tait dans l’obligation d’ĂȘtre dans la sĂ©vĂ©ritĂ©, dans la saignĂ©e des genoux abĂźmĂ©s et sanguinolents suite Ă  des frottements que nos rĂŽles voulaient violents et intensĂ©ment hors de contrĂŽle, ceci nous faisait exhaler de milles et une images qu’il nous faudrait mĂ©moriser tant elles Ă©taient belles d’une torture sage. 

Il n’avait plus sa main posĂ©e sur la mienne, je rĂ©ussis Ă  fixer la mienne sur son corps nu et Ă©talĂ© d’un acte qui venait de l’épuiser. Je l’avais installĂ©e sur son cƓur pour sentir les palpitations d’une action ensanglantĂ©e qui venait de se terminer.

C’était un pontificat oĂč la pubertĂ© ne devait pas rĂ©gner, mais pris par des folies d’une image de couronnement lui et moi avons fini par nous enraciner sur un trĂŽne que trĂšs peu ne souhaitaient nous voler tant le sang leur faisait douter d’un plaisir jouissif possible en dominant sur ce type de royaume incertain. 

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icÎne pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez Ă  l’aide de votre compte WordPress.com. DĂ©connexion /  Changer )

Photo Google

Vous commentez Ă  l’aide de votre compte Google. DĂ©connexion /  Changer )

Image Twitter

Vous commentez Ă  l’aide de votre compte Twitter. DĂ©connexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez Ă  l’aide de votre compte Facebook. DĂ©connexion /  Changer )

Connexion Ă  %s