
Petite mĂšre aimait son enfant, suffisamment pour quâelle le plonge dans un nĂ©ant hivernal oĂč le froid lapidaire est, et restera mis en boĂźte dans un cube glacier oĂč Ă jamais elle nây pourrait ranger dâautres choses que celui quâelle avait tant affectionnĂ© avec une compassion artisanale.Â
Elle en raffolait de cet enfant, cet infime bout de chou, cette minuscule portion de rien qui lui procurait tant. Ce maigre coup qui lâemmena vers un immense moment. Elle lâadorait ce chĂ©tif individu créé dâun passion inexistante, dâune Ă©motion malodorante, faite dâĂ©manations nausĂ©abondes dâun humain qui vagabonde dans la violence et le meurtrissant acte dâune torture perpĂ©tuelle et grandissante.Â
Lui le fils quâelle avait tant voulu, le garçon qu’elle pouvait construire sans aucune retenue, elle le dĂ©sirait au prix des chocs, du viol et de la solitude pourvue. Un seul de ses sourires Ă©tait le tarif dâune vie dâun dur labeur Ă laquelle elle devait subvenir. Petite mĂšre aimait son enfant, suffisamment pour quâelle le plonge dans un nĂ©ant hivernal, elle lâadorait Ă sâen casser les dents contre les poings de celui qu’elle dĂ©testait tant, mais lui Ă©tait lâexistence et la force, elle Ă©tait la vacuitĂ© dans un sacerdoce.Â
Elle a pris ce sac mallĂ©able, regardĂ© une derniĂšre fois celui quâelle chĂ©rissait tant, et a entourĂ© dâune admiration immense son visage avec ce plastique que dâhabitude elle rejetait tant, mais celui-ci était inaliĂ©nable tant il Ă©tait solide et utile pour ce jour funeste. Aucun plaisir, aucune envie, pas la moindre folie meurtriĂšre, juste une irrĂ©pressible comprĂ©hension de lâimpossible solution quâĂ©tait son choix si elle ne le faisait pas.Â
Lui le fils quâelle avait tant voulu, le garçon quelle pouvait construire sans aucune retenue, elle devait pour son grand malheur le tuer, car elle savait quâil ne connaĂźtrait jamais le bonheur.
Elle le désirait au prix des chocs, du viol et de la solitude pourvue,
Mais la vie vient du mot vivre, et vivre doit rĂ©sider avec la joie et la jouissance, et jamais les coups, lâagression, et la souffrance nâont Ă©tĂ© une existence. Petite mĂšre aimait son enfant, suffisamment pour quâelle le plonge dans un nĂ©ant hivernal, au fond dâelle cette arriĂšre-saison glaciale allait lâemmener lĂ oĂč le bonheur peut avec une imagination et une croyance profonde exister. Elle a pris ce sac mallĂ©able, regardĂ© une derniĂšre fois celui quâelle chĂ©rissait tant et dâun geste digne du non-sens mis fin Ă cette modeste respiration quâelle adorait tant. Ce plastique que dâhabitude elle rejetait tant, elle le glorifiait dâun acte Ă©patant, la mort Ă©tait sa survie, Ă tort elle mit terme Ă leurs deux vies.Â
Elle en raffolait de cet enfant, cet infime bout de chou, cette minuscule portion de rien qui lui procurait tant, et son plus beau prĂ©sent Ă©tait de rĂ©duire Ă la dĂ©solation les quelques dĂ©sespoirs Ă©manant quâil lui resterait Ă dĂ©couvrir Ă cĂŽtĂ© de celui quâelle dĂ©testait tant et de lâautre quâelle admirait autant.Â
