
Il tua avant de mourir
Un geste franc destinĂ© Ă sâĂ©teindre
Un couteau dans lâintĂ©rĂȘt dâen finir
Une seconde sans rien craindre
Il assassina pour la gloire
Le fit pour le combat
Le fit pour son histoire
Le fit pour son constat
Il avait dĂ©cidĂ© de tuer plutĂŽt que de se voir mourir⊠mourir dâenvie, sâĂ©vanouir dâune vie quâil ne put avoir, dĂ©cĂ©der dâun amour quâil avait eu mais quâil ne verrait plus, disparaĂźtre dâune mort prompte et dĂ©sastreuse.
Il se tua, car voir la mort venir lentement lui Ă©tait insoutenable. Prendre la dĂ©cision de ne pas agoniser mais de dĂ©capiter son avenir nâĂ©tait pas une rĂ©solution simple, pourtant il le fit avec joie et soulagement.
Tuer plutĂŽt que de mourir, câĂ©tait devenir une destinĂ©e plutĂŽt quâun avenir. Achever son corps avant de faner, effacer sa vie prĂ©maturĂ©ment avant de se fatiguer, voilĂ quelles Ă©taient ses derniĂšres volontĂ©s.
Quoi de plus beau que de regarder un homme avec une telle tĂ©nacitĂ©, quoi de plus Ă©mouvant que de constater la misĂšre dâune destinĂ©e. Le courage a cela de gracieux quâil peut mener Ă une mort cĂ©rĂ©brale et physique en une seconde fatale, mais cela est fait avec dĂ©lice et un sans-gĂȘne radieux. Le courage est aussi mortel quâimmortel, mortel quand lâhomme prend la mauvaise dĂ©cision, immortel dans sa fonction. Il y aura toujours des faibles et des courageux, la limite se fixant Ă celle que lâon se donne.
Il se tua et mourut, mais tuer câest prendre une dĂ©cision, tandis que mourir câest attendre une collision avec lâindĂ©cision du hasard de sa vocation. EreintĂ© par la vision des Ă©ventualitĂ©s hasardeuses, monsieur appuya sur le bouton de la malice chapardeuse.


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