
Pardon, mille fois pardon, je suis dĂ©solĂ©, mille fois trop dĂ©solĂ©, mais pas assez graciĂ© dans un monde oĂč la misĂ©ricorde est une absolution frappante de coups frappĂ©s fracassĂ©s sur des airs fracassants dâune musique anti-fraternellement Ă©crasante. Jây ai cru mon ange, je me suis fiĂ© Ă toi, Ă lâacquittement que tu me projetais, Ă lâindulgence que tu mâimaginais et aussi Ă la clĂ©mence que tu me souhaitais. Pardon, mille fois pardon, je suis dĂ©solĂ© mais le couteau me regardait, pardon, mille fois pardon, je suis dĂ©solĂ© mais le coup se devait dâĂȘtre portĂ©, pardon, mille fois pardon, je suis dĂ©solĂ© mais je ne pouvais une nouvelle fois tenter dâespĂ©rer. Jây ai cru mon ange, je me suis fiĂ© Ă toi⊠Mais, mon petit sĂ©raphin, il faut admettre que la vie parfois est un sous-marin enfermant des assassins avec une seule victime, qui un matin se rĂ©veille avec la fatale Ă©vidence quâil nây aura pas de lendemain.
Jây ai cru mon ange, je me suis fiĂ© Ă toi, mais les fluctuants de choix et les comparaisons de voix ont fait quâaujourdâhui je ne suis que le piĂ©tinement de lâombre de moi-mĂȘme avec aucune concession.
Pardon, mille fois pardon, je suis dĂ©solĂ©, mille fois trop dĂ©solĂ©, mais regarde ce que je suis, un dĂ©chet sociĂ©taire dans une poubelle planĂ©taire. Pardon, mille fois pardon, je suis dĂ©solĂ© mais le couteau me regardait et le dilemme flottait sur mon corps comme un fugitif indĂ©cis qui dĂ©terminĂ© passe Ă lâacte pour ne plus ĂȘtre dans le regret. Mon sĂ©raphin, mon messager, mon envoyĂ©, mon chĂ©rubin excuse-moi, je tâen supplie pardonne mon choix car sur cette terre je nâĂ©tais quâun pĂšlerin de passage pour un voyage dont toi et moi connaissions la destination depuis des annĂ©es de messages que je tâavais envoyĂ©s. Pardon, mille fois pardon, je suis dĂ©solĂ©, mille fois trop dĂ©solĂ©, mais pas assez graciĂ© dans un monde oĂč la misĂ©ricorde est une absolution frappante de coups frappĂ©s fracassĂ©s sur des airs fracassants dâune musique anti-fraternellement Ă©crasante. Je tâaimais, je te le promets, mais le couteau une nouvelle fois me regardait, et dâun coup ce soir je me trancherai les derniers soupirs que jâavais encore gardĂ©s de cotĂ© pour tâaimer.

