
Jây ai vu la vie pendant la mort, lâĂąme Ă©tait Ă©puisĂ©e, le souffle essoufflĂ©, la survie devenue indolore.
Le regard avait lâabsence dâhumanitĂ© des annĂ©es 1940, la vue mâĂ©tait massacrante tout en Ă©tant encourageante. Il allait enfin mourir alors que je nâavais su le secourir, il allait sâĂ©vanouir pour me laisser m’entrouvrir d’un dernier soupir. Jây ai vu un sourire mortel, mais mortellement vital pour une vie qui continuerait dans lâinformel. Il allait mourir, mais mourir dâune vie destinĂ©e Ă rire. Et dans une derniĂšre expiration vous avez dit : « MĂȘme lĂ , je vous ai devancĂ©, mĂȘme lĂ jâai gagnĂ©, mĂȘme aujourdâhui je suis en avance sur ma destinĂ©e et cela vaut tout lâor de vos regrets ».
Les regrets furent effectivement visibles, mais ils nâĂ©taient que des remords dâune repentance que je nâavais su faire avec clĂ©mence, ils Ă©taient un contrition sans attrition, une dĂ©ception sans lamentation. Mon chagrin Ă©tait une rĂ©sipiscence dâune maussade existence que je savais sans sens. Jây ai vu la vie pendant la mort, lâĂąme Ă©tait Ă©puisĂ©e, le souffle essoufflĂ©, la survie devenue indolore, mais votre dernier soupir mon amour mâĂ©tait un plaisir lĂ©thargique tant je connaissais vos envies folles de mourir avec mon sourire sous les yeux, pour que ce moment vous soit une image cinĂ©matographique. Vous alliez mourir, mais mourir dâune vie destinĂ©e Ă rire. Jâallais vivre, mais vivre dâune vie destinĂ©e Ă survivre pour ne pas vous oublier mon aimĂ©.

