
13H47, il est lâheure que mes pieds connaissent les plaisirs de lâĂ©tĂ©, il est temps que je me balade comme au premier jour de mon aimĂ©, il est temps que je mâen aille lĂ oĂč jâĂ©tais.
13H53, le chemin est de terre et la vue est une mer, violente et douce Ă la fois, violente par ces vagues qui se fracassent contre les rochers, mais si douce avec sa couleur qui te donne lâenvie de dormir dessus, comme un enfant de trois ans.
Me voici en pleine mĂ©lancolie, oh toi la mĂ©lancolie, aussi belle et atroce que tu sois, te voilĂ en moi, te voilĂ en train de me parler, en train de me raconter mon passĂ©, en train de me dire ce que jâĂ©tais mais ne serai jamais.
Oh toi tu ne sais pas Ă quel point je te dĂ©teste, Ă quel point je voudrais que ton cĆur nâexiste pas, Ă quel point je te trouve inutile dans ton utilitĂ©.
Oh oui ma belle mĂ©lancolie, te voilĂ aujourdâhui un jour dâĂ©tĂ© en train de me caresser de tes jolis bras remplis de paroles que tu me murmures trĂšs bas, oh oui toi jeune mĂ©lancolie que jâaimerais te dire ce quâest ma vie, ce quâest mon existence, ce que sont mes souffrances, mais tu ne peux le savoir puisque ta seule fonction est celle de me rappeler le bonheur, celui auquel je dois mâaccrocher, celui qui me fait espĂ©rer.
Mais pourtant ma belle, si tu savais Ă quel point mes espoirs je les avais enterrĂ©s depuis dĂ©jĂ quelques annĂ©es, oh oui ils sont bien bas sous terre, plus bas que ma mĂšre et mon pĂšre. Je ne suis plus quâun robot des mots, je ne suis plus rien face Ă vous les gens.
DĂ©truit par le temps et les gens, je ne suis plus quâun enfant qui ne connait pas les sentiments, ni la haine ni lâamour, rien de tout ça, juste le temps qui passe et qui me dĂ©chire Ă coup de coups les uns plus violents que les autres, mais si tu savais Ă quel point je ne serai plus jamais, Ă quel point la vie me paraĂźt dĂ©risoire, si noire et sans espoirs.
Eh oui, on en revient toujours au mĂȘme endroit, je ne bois que du noir, que du mauvais…

