
Ă la mĂšre, celle qui dĂ©truit, celle qui coule, celle qui fait des vagues, celle qui dĂ©ferle, celle qui fuit, celle qui nous enracine dans lâĂąme du monde.
Jâaurais aimĂ© ĂȘtre aimĂ© dâun amour sans regrets. Mais ce nâest jamais arrivĂ©, je nâai jamais connu le verbe aimer dans la moindre conjugaison que je puisse utiliser. Mais il est une chose dont je puis me targuer, si la haine est un sentiment, et que les sentiments sont de lâamour, alors je peux me vanter sans gĂȘne et sans retenue que jâai Ă©tĂ© et serai Ă jamais aimĂ© de mes parents, d’aussi lointain que je me souvienne et que je me souviendrai.
Ă la mĂšre, celle qui dĂ©truit, celle qui coule, celle qui fait des vagues, celle qui dĂ©ferle, celle qui fuit, celle qui nous enracine dans lâĂąme du monde. Ă toi, lâocĂ©an de chagrin, celui qui en vain nâa cessĂ© de vaguer dans mon cĆur avec une houle sans peur, Ă vous les flots de morose, ceux qui ont osĂ© mâemmener dans les nĂ©vroses des ecchymoses, Ă toi lâĂ©tendue acariĂątre qui a fait de moi un hypocondriaque autodidacte, Ă toi, je tâoffre le sable de mes pensĂ©es, celles qui se sont Ă©chouĂ©es sur les falaises de tes aphorismes Ă©lucidĂ©s.
Jâaurais aimĂ© ĂȘtre aimĂ© dâun amour sans regrets, mais cette mĂšre tempĂ©tueuse nâavait pas le mĂ©tabolisme pour y arriver, sans que sâengravasse l’ensablement meurtrier. Mais il est une chose dont je puis me targuer, malgrĂ© les ratĂ©s, malgrĂ© lâenlisement destinĂ©, câest que jamais je nâai cessĂ© dây croire, quitte Ă mâaffaisser dans les graviers de la mĂ©chancetĂ©.


Un jour, une artiste un peu Ă©litiste a affirmĂ© ( parlant d’une de mes Ćuvres) que la crĂ©ation basĂ©e sur nos propres souffrances ne pouvait rivaliser avec celle de l’imaginaire pur . Je savais pertinemment qu’elle avait tort ( et qu’elle Ă©tait folle d’arrogance) ; vous le prouvez ici avec votre Ă©criture ciselĂ©e dans la transcendance
merci, merci pour ce trĂšs beau commentaire.