
Ferme tes yeux, ce n’est qu’un viol ; ferme ton cĆur, ce n’est qu’une bricole, et du bricolage, tu en as fait sur les morceaux brisĂ©s de tes organes sans aucun protocole. Baisse le son de ta voix, tes cris ne servent quâĂ crĂ©er des Ă©mois plus durs et plus froids que dans ton imagination sans effroi.
Tu connais cette odeur de pelure humaine, câest une essence Ă©pidermique, que tu sens avec violence et fracas, ces arĂŽmes sont la dĂ©pouille de ton passĂ©, car en fermant tes yeux tu as tout de mĂȘme senti la force de ton cuir corporel se fissurer sous les va-et-vient de ce puant aux mille-et-une senteurs nausĂ©abondes et mal encensĂ©.
Lâodeur te perfore les cloisons nasales, il empeste lâaltĂ©ration de ces substances.
Ta truffe perspicace nâa plus de clairvoyance face Ă ce bouquet de chair physique qui te rance au plus profond de ta sagacitĂ©.
Ferme tes yeux, ce n’est qu’un viol, mais nous savons toi et moi que lâexhalaison sera une Ă©manation perpĂ©tuelle en toi. La fragrance olfactive et physique de ce moment ne sera pas quâune odeur, ce sera aussi un retenti et un sentiment senti bien empuanti dâune vie imprĂ©gnĂ©e par des embaumements de relents dâexuvie. Car aujourdâhui, tu as muĂ© vers une autre vie, et il faudra fermer ta rancĆur, puisque fermer tes yeux tâaura tout de mĂȘme fait sentir la puanteur d’un mauvais quart dâheure.
