
Jâaurais aimĂ© ĂȘtre viril, mais mon corps reste stĂ©rile face Ă mes envies fĂ©briles, je souhaiterais ĂȘtre lâhomme, celui que lâon dessine avec un grand H, celui qui porte son corps droit comme un roi, celui qui marche les Ă©paules hautes et fier dâĂȘtre masculin, tout ceci avec panache.
Mais je suis féminin dans mon masculin, je suis la honte dans ma fronde contre le monde.
Je suis, je suis, je suis, toujours le « je suis », car je suis celui qui dĂ©crit la gĂ©nĂ©ration selfie, riche de photographies et dâavis sur les autres et sa propre personne meurtrie par des instants sans vie mais avec un filtre dĂ©truit par le faux dâun vrai souci.
Triste Ă©goĂŻsme dâun monde dĂ©finitivement non altruiste, car lâaltruisme nâest quâimage utilisĂ©e pour son reflet et « hashtaguĂ©e » pour ĂȘtre encore plus aimĂ©e des autres et de la communautĂ© commune mais vide de personnalitĂ©.
Vigoureux dâĂ©masculation, je me taillerai les veines de votre violence verbale, courageux dâune miĂšvrerie sans passion, jâarracherai ma carotide de vos virulences banales.
Puissant de chétiveté, je déracinerai chacun de mes globes oculaires pour encore moins vous plaire, car je ne serai, au grand dieu jamais celui que vous regarderai avec respect, puisque je ne suis que le déchet de votre sexualité.

Pourtant, tu es d’une grande beautĂ©, en plus d’ĂȘtre trĂšs sensuel.
Merci, c’est extrĂȘmement gentil.
Le fĂ©minin dans le masculin n’est certainement pas une honte. Le Yin et le Yang ne portent-il pas en lui cette dualitĂ© ?
Tout Ă fait đđđ