
Je suis en avance, je le sais, mais jâapprĂ©cie ces moments oĂč lâon se trouve seul dans une voiture vide en compagnie dâun chauffeur livide, un jour insipide.
Jâai peur, allez savoir pour quelle raison, ce travail est une broutille pour moi ; une fonction que lâon mâa fournie, dĂšs que la vie a dĂ©cidĂ© que mon corps nâĂ©tait plus mon corps, juste une valeur marchandable.
Jâai peur du comment et du pourquoi, jâai peur de lâĂ©ventuel et de lâirrationnel.
On ne sait jamais ce qui se cache derriĂšre la porte, cela peut ĂȘtre un mauvais dĂ©mon, ou un ange.
Il y a toujours ce mystĂšre que je nâaime regarder quâavec amertume.
Plusieurs fois je suis tombé sur des fous; des heures insensées, je pourrais vous en conter des jours et des carnets entiers.
Lâhomme divague Ă la lueur de la Lune, il mute en mĂ©taphysique abrupte ; et qui rĂ©cupĂšre ce genre dâaliĂ©nĂ©s lycanthropiques aux pulsions stroboscopiques ?
Nous autres, les parias, ceux que lâon regarde avec honte et pitiĂ©, ceux que lâon regarde plein de haine et dâirrespect.
Pourtant du respect il en faudrait pour ces charmeurs de cobras, ces dresseurs de fauves qui vont au charbon la peur au ventre ; câest bel et bien grĂące Ă eux, qui laissent les dĂ©traquĂ©s se dĂ©fouler, grĂące Ă eux que les lycanthropes ne viennent pas vous violer et vous Ă©triper dans la rue en pleine journĂ©e.
Le trĂ©sor de la sociĂ©tĂ© se trouve dans lâentrejambe de ces prostituĂ©s.
